des tudiants ouvrent les horizons du territoire (53)

Posted by Artie Phelan on Sunday, June 16, 2024

« Les étudiants ont apporté un regard et un ressenti indemnes de tout intérêt personnel ou a priori. Leurs questions nous ont interpellés et ouvert notre vision sur notre propre territoire. » Les propos du président de la communauté de communes du Pays de Craon, Christophe Langouët, également maire de Cossé-le-Vivien, sont très enthousiastes lorsqu’il évoque le hackathon*. Du 5 au 9 septembre 2022, seize étudiants et jeunes professionnels architectes, urbanistes et paysagistes et designers venus de toute la France, ont été mobilisés. Ils ont engagé, avec les élus et les habitants, une réflexion et des pistes d’actions sur l’avenir de Craon, Renazé et Cossé-le-Vivien, labellisées Petites villes de demain depuis les 16 et 20 juillet 2021. Une idée originale inspirée par une initiative similaire réussie, menée sur la commune voisine Saint-Aignan-sur-Roë.

Ouvrir le champ des possibles

« Un des piliers du programme des Petites villes de demain est la concertation avec les habitants. Cette démarche entreprise avec les étudiants n’était donc pas de produire une étude exhaustive et immédiatement opérationnelle pour chacune des villes, mais bien d’enclencher une dynamique qui puisse ouvrir le champ des possibles et susciter du désir, autant que des interrogations. Il s’agissait de savoir ce que nous voulions faire sur ces 3 centralités et comment donner envie aux habitants d’y vivre, raconte Maeva Gasnier, chef de projet Petites villes de demain à la communauté de communes Pays de Craon. C’est pour cela que nous avons lancé un appel à candidatures au début de l’été 2022, afin d’inviter des étudiants à poser un regard neuf sur le territoire. Cette formule originale nous a permis d’avancer dans un laps de temps court, les trois communes ne disposant que d’une douzaine de mois pour élaborer leur convention d’Opération de revitalisation de territoire, attendue dans le cadre du programme national des Petites villes de demain. »

Pour lancer et encadrer le hackathon, une équipe de maîtrise d’œuvre pluridisciplinaire est constituée, aux côtés des services des collectivités concernées, avec un cabinet spécialisé dans l’implication des habitants sur l’usage des espaces bâtis. Une architecte et un urbaniste sont également chargés d’accompagner chacun un groupe d’étudiants répartis dans les trois communes. Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) intervenait quant à lui pour porter un regard transversal sur l’ensemble des travaux. Les seize étudiants et jeunes professionnels issus de niveau Master 2 en urbanisme et aménagement, architecture, paysagiste et design venaient d’un peu partout en France (voir encadré). Ils ont été logés, nourris et défrayés de leurs trajets par les 3 collectivités. L’opération d’un montant de 41 000 euros a reçu un financement de la Banque des Territoires (50 %) et de la région des Pays de la Loire (30 %).

Des habitants concertés

Tout a été mis en œuvre pour favoriser le lien des jeunes étudiants avec les élus et les habitants. Chaque commune a mis un local à leur disposition, afin de les rendre visibles et de faciliter les rencontres avec la population. À Renazé, la démarche a porté sur la préservation d’un centre-ville vivant et habité avec une réflexion plus particulière sur le traitement de la grande place centrale. En cours de refonte de son Plan local d’urbanisme (PLU), la ville de Craon a souhaité penser la requalification de ses espaces publics majeurs autour des Halles. Celle de Cossé-le-Vivien s’est tournée vers la requalification et la mise en scène des espaces publics stratégiques du cœur de ville, afin de permettre la mixité d’usages et la création d’ambiances urbaines plus variées et plus vivantes. Les différentes journées passées sur le terrain ont permis aux étudiants d’engager plusieurs étapes successives - découverte du territoire, diagnostic, pistes de propositions et restitution - (voir encadré), grâce au dialogue établi avec les habitants et une vingtaine de personnes-ressources : chefs d’entreprise, commerçants, artisans, anciens élus, nouveaux arrivants, pompier, représentants associatifs, retraités… « Ce type d’opération requiert une très grande communication en amont, afin de préparer les habitants à cette démarche », indique la chef de projet.

Des atouts mis en lumière

« Avant le lancement, nous avons aussi pris le temps d’échanger avec les élus des trois communes sur le principe du hackathon, si bien qu’ils ont été très présents pendant tout le processus, se félicite pour sa part l’édile. Ils ont découvert par le regard des étudiants, qu’ils disposaient d’atouts qu’ils ne voyaient plus vraiment comme tels, comme le passé ardoisier de Renazé, socle possible des futurs aménagements. Certains acteurs présents aux restitutions en ont été très émus. Les étudiants ont souvent visé juste, en n’occultant aucune lacune perçue. Leurs propositions ont en outre intégré la frugalité et la résilience, en proposant d’utiliser des matériaux ou des végétaux issus du territoire ou en cherchant à rationaliser l’usage de l’eau. Reste maintenant à traduire cela très concrètement. » Et du côté des étudiants ? La chef de projet rapporte que certains d’entre eux ont eu le sentiment de « mûrir » durant ces quelques jours, se nourrissant de leurs échanges avec les habitants de tous âges, origines et responsabilités sur le territoire.

*Créé à partir des mots « hack » et « marathon », le terme hackathon est emprunté au lexique des informaticiens, pour qui un « hack » est une solution rapide et astucieuse, alternative à la création de longues lignes de codes. Le hackathon désigne ainsi une session de travail intense, durant laquelle les équipes se forment pour travailler sur des points précis. Ce type de session permet de faire émerger des pistes ou des solutions créatives et innovantes.

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