Le président du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a lancé le 19 juin son "plan de mobilisation" pour les transports au cours d'une table ronde associant les présidents de cinq conseils généraux, du maire de Paris, des représentants du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), ainsi que les dirigeants de la RATP, de la SNCF, de Réseau ferré de France (RFF) et des réseaux de bus Optile. L'Etat était représenté par le directeur régional de l'équipement et le directeur des transports ferroviaires et collectifs au ministère de l'Ecologie.
Un mois après avoir été mis en cause par Nicolas Sarkozy à propos des problèmes du RER A, Jean-Paul Huchon, également président du Stif, a détaillé son plan présenté comme "le plus ambitieux depuis la création du RER dans les années 1970".
"Nous savons que le système de transports ne répond plus aux besoins, à cause d'un déficit d'investissements et de la croissance du trafic, a-t-il affirmé.Nous savons quelle est l'impatience des usagers, leur mécontentement, leur insatisfaction du fait des dysfonctionnements." Selon un participant à la table ronde, le président de la RATP, Pierre Mongin, a reconnu qu'"il ne pensait pas que la saturation du réseau arriverait si vite" tandis que le président de RFF, Hubert du Mesnil, a concédé "un manque d'anticipation".
Le projet présenté par Jean-Paul Huchon comporte donc trois volets. A court terme, il vise à traiter les "situations d'urgence", notamment les RER et la saturation de certaines lignes de métro, dont la ligne 13, et prévoit "le changement en profondeur" du matériel "vétuste" de la SNCF et de la RATP.
Le RER A, ligne la plus fréquentée du monde, nécessite 1,4 milliard d'euros d'investissements, dont 1,3 pour le remplacement des rames. Le prolongement de la ligne 14 du métro jusqu'à la station Mairie-de-Saint-Ouen, seule solution pour soulager la 13, coûtera 800 millions. Avec l'effort pour favoriser l'accessibilité des transport aux personnes à mobilité réduite, les besoins d'urgence sont estimés à 5,6 milliards, dont 1,5 seulement inscrits dans le contrat de projets Etat-région (CPER).
Le plan préconise aussi d'accélérer une dizaine de chantiers, dont les tangentielles ferrées Nord et Ouest, le tram-train Massy-Evry et le prolongement de la ligne 11 du métro.
Parmi les grands projets, figurent le métro circulaire Arc Express qui permettrait de se déplacer de banlieue à banlieue sans passer par Paris - coût estimé : 6 milliardsd'euros - et le prolongement d'Eole (RER E) à l'ouest.
Au total, les besoins de ce plan se chiffrent à 17,8 milliards d'euros, dont 4,1 seulement sont programmés aujourd'hui. Selon Jean-Paul Huchon, la région, les départements et le Stif peuvent apporter 12 milliards, avec leurs budgets, un emprunt et des ressources nouvelles (hausse du versement transport payé par les entreprises, abondement du fonds d'aménagement de la région, utilisation des plus-values foncières, dans les opérations d'aménagement, écotaxe).
Il demande donc à l'Etat d'apporter 5,8 milliards, dont 4,6 pour les infrastructures et 1,2 par apport en fonds propres à la SNCF et à la RATP pour leurs matériels roulants.
Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, et Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports, n'ont pas participé à la réunion du 19 juin, n'ayant été consultés "ni sur l'heure, ni sur le jour", selon le cabinet du second. Pierre Bédier, président du conseil général des Yvelines, et Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, ont de leur côté décliné l'invitation. Une nouvelle réunion sur le plan transport de l'Ile-de-France doit se tenir le 9 juillet, à l'initiative cette fois de Jean-Louis Borloo qui a invité Jean-Paul Huchon et les présidents des conseils généraux à y participer.
Anne Lenormand avec AFP
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