« Le bitume chauffe, nous avons donc fait beaucoup d’espaces en bois, mais quand il pleut ça glisse ! » La végétalisation de la cour de l’école Waldeck Rousseau, à Firminy, dans l’agglomération de Saint-Etienne, a été riche d’enseignements, note Béatrice Mounier, adjointe aux affaires scolaires et à la petite enfance de Firminy.
Face au dérèglement climatique, la commune a lancé en 2019 ce projet de cours « oasis », achevé en juin 2021, afin notamment de s’adapter au réchauffement climatique. « Nous avons beaucoup d’écoles, très minérales, nous avons choisi la plus propice mais d’autres devraient suivre. L’objectif est de tenir compte des enjeux environnementaux. Les aides financières ont aussi permis de faire émerger ce projet », explique l’adjointe.
De l’ombre et de l’eau
Les cours oasis reposent sur une attention particulière aux sols, avec une augmentation des surfaces végétalisées pour favoriser l’infiltration des eaux pluviales et éviter le ruissellement ou les inondations. La présence accrue d’ombre et d’eau permet une baisse des températures ambiantes. Enfin, si l’aménagement de cet espace extérieur s’appuie sur un mobilier adapté aux usages, son succès repose sur des méthodes de conception participatives, l’usage pédagogique des espaces extérieurs et la recherche d’un fonctionnement des cours mieux concerté, où chacun peut trouver sa place.
Haie, arbres, potager, parvis et banc en bois…
Dans la cour du groupe scolaire, d’environ 1 500 m2, la majorité du bitume a été enlevé au profit d’une noue paysagère, d’un parvis en bois, d’une strate arborée à différents niveaux (haie, arbres haute tige près des façades…), de gradins en bois pour les jeux et les classes en extérieur, d’un potager pédagogique, le tout accompagné d’un système de récupération d’eau de pluie. Une partie des aménagements en bois provient de l’économie circulaire, de la réutilisation.
« Un des objectifs était de rafraîchir les lieux, par exemple avec les arbres, qui doivent faire de l’ombre dans les années à venir, lorsqu’ils seront un peu plus grands. On a aussi installé un point d’eau avec un brumisateur », précise Béatrice Mounier. Sur le coût de l’aménagement, 178 000 euros, 71 000 euros ont été pris en charge grâce à différentes aides de l’État, de la métropole de Saint-Etienne ou de l’Agence de l’eau.
Les enseignants et les élèves ont été associés à la conception et à la réalisation, par exemple en plantant des fleurs ou avec un carnet de chantier, même si le Covid a perturbé certaines actions. Des projets pédagogiques en lien avec ce nouvel espace ont aussi été lancés autour du potager, de la biodiversité ou de l’alimentation.
Faire face à la chaleur et au manque d’eau
« Le projet a aussi été bousculé par la sécheresse. On a planté des arbres en 2021, mais on a dû replanter, à cause du manque d’eau et on a décidé de changer les essences. La première année, on avait aussi une sorte de prairie avec des bleuets et des coquelicots, mais il aurait fallu arroser et l’idée c’est de ne pas gaspiller d’eau. Nous avons donc planté des graminées, des vivaces, des choses plus résistantes, mais là il faut faire attention aux allergènes ! », ajoute l’élue.
« Nous sommes satisfaits, nous en avons fait un espace agréable, nous espérons pouvoir ouvrir la cour, l’été, aux habitants du quartier, même s’il faut pour cela travailler sur l’appropriation de cet espace. Il y a des barrières en bois, par exemple, qui sont un peu fragiles, donc il faut faire attention… »
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